Monastere Godoncourt
Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Les jours de carême (2019)
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les mercredis et vendredis pendent l'anne
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Veille de Théophanie (vendredi 4 Janvier jusq'au 15h; Samedi 5 Janvier toute la journeé)
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La Veille de Décollation de St Jean Baptiste (29 Aout)
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Exaltation de la Précieuse et Vivifiante Croix (14 Septembre)
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Le carême avant les Pâques (11 Mars - 27 Avril)
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Le carême de Sts Apôtres Pierre et Paul (22 - 28 Junie)
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Le carême de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu (31 Julie - 14 Aout)
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Le carême de la Nativité de notre Seigneur Jesus Christ(15 Novembre - 24 Décembre)
Calendrier Orthodoxe Français
(Synaxaire)
Des Fetes orthodoxes pendent l'année
Nativité de Notre Souveraine, la Très Sainte Mère de Dieu
8 Septembre
Notre Dieu créa l'homme et le plaça dans le Paradis pour qu'il ne se préoccupe que de cultiver le bien et de contempler Dieu seul par ses oeuvres. Mais, par la jalousie du diable, qui séduisit Eve, la première femme, Adam tomba dans le péché et fut exclu du Paradis de délices. Par la suite, Dieu donna sa Loi aux hommes par Moïse et fit connaître Ses volontés par les Prophètes, en préparation d'un bienfait plus grand: l'Incarnation de Son Fils unique, le Verbe de Dieu, qui devait nous délivrer des filets du Mauvais. En assumant notre nature, le Christ voulait participer pleinement à notre condition déchue, hormis le péché: car Lui seul est sans péché, étant Fils de Dieu. C'est pourquoi Dieu Lui prépara une demeure immaculée, une arche pure, la très Sainte Vierge Marie, qui, bien qu'elle fût elle-aussi soumise à la mort et à la condamnation de nos premiers parents, fut élue par Dieu depuis l'origine des âges pour être la nouvelle Eve, la Mère du Christ Sauveur, la source de notre rédemption et le prototype de toute sainteté chrétienne.
on père s'appelait Joachim. Il descendait de la tribu royale de David par la branche de Nathan, son fils. Nathan engendra Lévi, Lévi engendra Melchi et Panthère, Panthère engendra Barpanthère, père de Joachim. Anne, l'épouse de Joachim, descendait elle-aussi de la tribu royale; car elle était la petite-fille de Mattha, lui-même petit-fils de David par Salomon. Mattha épousa une certaine Marie de la tribu de Juda, et ils donnèrent naissance à Jacob, le père de Joseph le charpentier et à trois filles: Marie, Sobée et Anne. Marie donna naissance à Salomée la sage-femme; Sobée à Elisabeth, la mère du Précurseur, et Anne à la Mère de Dieu, Marie, qui portait ainsi le nom de sa grand-mère et de sa tante. Elisabeth et Salomée, les nièces d'Anne, étaient donc les cousines de la Mère de Dieu.
Selon une divine économie, et pour montrer la stérilité de la nature humaine avant la venue du Christ, Dieu avait laissé Joachim et Anne sans progéniture jusqu'à un âge avancé. Comme Joachim était riche et pieux, il ne cessait de s'adresser à Dieu par la prière et de Lui offrir des présents,pour qu'Il les délivre, lui et son épouse, de leur opprobre. Un jour de fête, alors qu'il s'était présenté au Temple pour déposer son offrande, un des fidèles s'adressa à lui en disant: «Il ne t'est pas permis de présenter ton offrande avec nous, car tu n'as pas d'enfant». Alors, le coeur ulcéré, Joachim ne rentra pas chez lui, mais se retira dans la montagne, seul, pour prier et verser des larmes devant Dieu. Pendant ce temps, Anne versait elle aussi d'abondantes larmes et élevait de ferventes supplications vers le ciel, dans son jardin. Notre Dieu, riche en miséricorde et plein de compassion, entendit leurs supplications et envoya auprès d'Anne l'Archange Gabriel, l'Ange de la bienveillance de Dieu et l'annonciateur du salut, pour lui annoncer qu'elle allait concevoir et donner naissance à un enfant, malgré son âge, et que l'on parlerait de cette progéniture par toute la terre. Elle répondit, pleine de joie et de surprise: «Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si j'enfante soit un fils, soit une fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu, pour qu'il Le serve tous les jours de sa vie». Joachim, lui aussi,reçut la visite d'un Ange qui lui ordonna de se mettre en chemin avec Ses troupeaux pour rentrer chez lui et se réjouir avec sa femme et toute leur maison, car Dieu avait décidé de mettre fin à leur opprobre.
Or, neuf mois étant passés, Anne enfanta. Elle demanda à la sage femme: - «Qu'ai-je mis au monde?» Celle-ci répondit: - « Une fille. » Et Anne reprit: - «Elle a été glorifiée en ce jour, mon âme!» Et elle coucha délicatement l'enfant. Les jours de la purification de la mère exigés par la Loi étant accomplis, elle se releva, se lava, donna le sein à son enfant, et lui donna le nom de Marie: le nom qu'avaient attendu confusément les Patriarches, les Justes et les Prophètes, et par lequel Dieu devait réaliser le projet qu'il tenait caché depuis l'origine du monde.
De jour en jour, l'enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la posa à terre, pour voir si elle tiendrait debout. Marie avança alors de sept pas assurés, puis revint se blottir dans le giron de sa mère. Anne la souleva en disant: «Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne fouleras plus ce sol avant que je ne t'emmène au Temple du Seigneur. » Et elle établit un sanctuaire dans la chambre de l'enfant, où rien de vil ni de souillé par le monde n'entrait. Et elle fit venir des filles d'Hébreux de race pure, pour jouer avec l'enfant.
La première année de la petite étant écoulée, Joachim donna un grand festin. Il invita des Prêtres, des scribes et les membres du Conseil, et tout le peuple d'Israël. Joachim présenta aux Prêtres la petite fille, ceux-ci la bénirent en disant: «Dieu de nos pères, bénis cette petite fille et donne lui un nom qui soit nommé éternellement et par toutes les générations. » Et tout le peuple répondit: «Qu'il en soit ainsi, qu'il en soit ainsi! Amen!» Joachim la présenta aussi aux princes des Prêtres. Ceux-ci la bénirent en disant: «Dieu des hauteurs sublimes, abaisse Ton regard sur cette petite fille, et donne lui une bénédiction suprême, une bénédiction à nulle autre pareille!»
Sa mère emporta Marie dans le sanctuaire de sa chambre et lui donna le sein, en adressant au Seigneur Dieu cette hymne:
-«Je veux chanter au Seigneur mon Dieu une hymne, parce qu'Il m'a visitée et qu'Il a écarté de moi l'outrage de mes ennemis. Car le Seigneur m'a donné un fruit de Sa justice, cette justice qui est une et multiple tout ensemble. Qui annoncera maintenant aux fils de Ruben qu'Anne est Mère? Apprenez, apprenez, vous les douze tribus dIsraël, qu'Anne est mère!» Puis elle posa l'enfant dans la chambre du sanctuaire, sortit et alla servir les invités, qui se réjouissaient et louaient le Dieu dIsraël.
Exaltation de la Précieuse et Vivifiante Croix
14 Septembre
Alors qu'il s'apprêtait à marcher sur Rome pour s'opposer à son rival, Maxence, qui possédait des forces bien supérieures, Constantin le Grand vit une nuit le signe de la vivifiante Croix lui apparaître sous forme lumineuse dans le ciel, entouré de l'inscription: «Par ce signe, tu vaincras». Il fit alors orner ses étendards du signe de la Croix et remporta une brillante victoire, qui lui permit de prendre le pouvoir sur tout le monde romain et d'assurer le triomphe du Christianisme.
La vingtième année de, son règne, Constantin envoya sa mère Hélène à Jérusalem pour y vénérer les Saints-Lieux, y retrouver l'emplacement du Saint Sépulcre et de la Croix, que des travaux d'agrandissement de la ville, effectués sous Hadrien, avaient cachés sous les décombres. Grâce aux renseignements transmis par la tradition orale, Sainte Hélène retrouva le précieux trophée avec les deux croix sur lesquelles avaient été suspendus les deux larrons et les trois clous qui avaient servi à attacher le corps vivifiant du Sauveur. Mais la reine se trouva embarrassée de ne pouvoir discerner quelle était la Croix du Christ. La guérison d'une femme mourante à l'approche du Saint bois permit au Patriarche de Jérusalem, Macaire, de la reconnaître, car les deux autres croix n'opérèrent aucun miracle. La reine et toute sa cour vénérèrent alors et embrassèrent pieusement la Sainte Croix. Le peuple, qui était rassemblé nombreux sur les lieux, désirait lui aussi bénéficier de cette grâce, ou au moins voir de loin l'instrument de notre rédemption, tant son amour pour le Christ était ardent. Le Patriarche monta alors sur l'ambon et, prenant la Croix à deux mains, il l'éleva bien haut à la vue de tous, pendant que la foule s'écriait: «Kyrie eleison». C'est depuis ce jour que les saints Pères instituèrent de commémorer chaque année l'Exaltation de la Précieuse Croix dans toutes les Eglises, non seulement en commémoration de cet événement, mais aussi pour manifester que cet instrument de honte est devenu notre fierté et notre joie. En rappelant le geste du Patriarche et élevant la Croix dans les quatre directions de l'espace au chant du Kyrie eleison, les Chrétiens montrent aujourd'hui qu'en montant sur la Croix le Christ a voulu réconcilier en Lui toutes choses, unir toutes les extrémités de la création, la hauteur et la profondeur, dans son corps, afin de nous permettre d'avoir accès auprès du Père.
1 Octobre
La fête de la Sainte Protection de la Mère de Dieu a été instituée à la suite d'une vision qu'eut notre Saint Père André le Fou pour le Christ un jour où l'on célébrait une vigile dans l'église des Blachernes à Constantinople. A la quatrième heure de la nuit, le Saint plongé en prière éleva ses yeux vers le ciel et vit la Sainte Mère de Dieu se tenir au-dessus de l'assemblée et recouvrir ses fidèles de son voile (mamphorion). André s'assura de la réalité de sa vision auprès de son disciple Epiphane qui lui aussi avait été jugé digne de contempler ce spectacle. Le Saint se précipita alors dans le Sanctuaire, ouvrit le coffret qui contenait le précieux voile de la Reine du monde, et, debout devant les Portes-Saintes, il l'étendit au-dessus de la foule. Le voile était si grand qu'il recouvrit toute la nombreuse assemblée, mais restait suspendu en l'air, soutenu par une force mystérieuse. La Mère de Dieu s'éleva alors dans le ciel, entourée d'un violent éclat lumineux, et disparut, laissant au peuple Chrétien Son Saint Voile en garantie de sa protection bienveillante. Cette protection, la Mère de Dieu la montra à mainte reprise à l'égard de la ville impériale et, par analogie, envers toute la Sainte Eglise
Nativité selon la chair de notre Seigneur
25 Dècembre
Le Verbe se fait chair, Il prend sur Lui notre infirmité, Il compatit à notre faiblesse, mais sans pour autant participer à notre faute. Il se revêt d'un corps et d'une âme mortels; petit enfant, il se soumet aux lois de notre monde déchu: la croissance, la faim, la soif, le sommeil, l'ignorance relative; sans toutefois commettre de péché. Lui seul est sans péché (Rom. 5:21) et Il vient habiter dans la chair soumise au péché et à la mort, «pour que la chair devienne Verbe». Il prend sur Lui ce corps voué au tombeau pour le couvrir de gloire et de lumière en lui faisant partager son immortalité. En Lui «habite corporellement toute la plénitude de la divinité» (Col. 2:9), de sorte que pour ceux qui le suivent par la foi rien en eux ne soit privé de la communion à cette plénitude: ni leur esprit, ni leur âme, ni leur corps.
En célébrant aujourd'hui la descente de Dieu parmi les hommes, l'Incarnation du Verbe, nous confessons l'accomplissement de tout le Mystère de notre rédemption: le Christ riait, et déjà l'homme devient héritier de Sa gloire. Certes, on ne contemple encore qu'un petit enfant dans la crèche, mais les Saints Pères nous ont appris à discerner dans l'humble grotte de Bethléem les signes de l'accomplissement final du Mystère du Christ. La fête de la Nativité et la Fête des fêtes, Pâques, ne sont en fait qu'une seule solennité. La grotte annonce le tombeau, les langes figurent les bandelettes; ici le Christ apparaît dans le monde sans porter atteinte à la virginité de sa mère, là Il triomphe de la mort et sort du tombeau sans briser les scellés; à Bethléem un Ange est envoyé aux bergers, à Jérusalem un Ange resplendissant annonce la Résurrection aux femmes Myrophores. Partout et toujours un seul Christ, devenu homme comme nous jusque dans la mort, afin que la transgression commise par un homme, Adam, soit redressée par un homme, le Second Adam (I Cor. 15:45). «Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme Lui-même, qui s'est livré en rançon pour nous» (I Tim. 2:5). C'est Lui le Sauveur, qui est le Seigneur devant qui se prosternent et exultent de joie aujourd'hui tous les êtres de l'univers réconciliés par Lui avec Dieu dans Son Corps, la Sainte Eglise: «Plénitude de Celui qui remplit tout en tout (Eph. 1:23)
Sainte Théophanie de notre Seigneur
6 Janvrier
Au terme de trente années de vie cachée, pendant lesquelles, passant par tous les stades de la vie d'un homme ordinaire, Il avait montré en sa conduite le modèle de l'humilité, de l'obéissance à ses parents et de la soumission à la Loi, Notre Seigneur Jésus-Christ inaugura son ministère public et la marche qui allait le mener jusqu'à Sa Passion, par une révélation éclatante de Sa divinité. Le Père et le Saint-Esprit rendirent alors témoignage que Jésus est vraiment le Fils Unique de Dieu, consubstantiel au Père, la Seconde Personne de la Sainte Trinité, le Verbe incarné pour notre salut, le Sauveur annoncé par les Prophètes, et qu'en Sa Personne la Divinité S'est unie sans mélange à notre humanité et l'a faite resplendir de Sa gloire. C'est pourquoi cette Fête du Baptême du Christ a été appelée Epiphanie («manifestation») ou Théophanie: c'est-à-dire manifestation de la Divinité du Christ et première claire révélation du Mystère de la Sainte Trinité.
De Galilée (Nazareth), Jésus se rendit alors en Judée, sur les rives du Jourdain1, là où Saint Jean Baptiste, sorti du désert après trente années de préparation dans l'ascèse, la mortification de la chair et la prière, avait coutume de prêcher le repentir et de baptiser dans les eaux du fleuve les Juifs qui venaient en foule, attirés par sa renommée de juste et de grand Prophète de Dieu. Supérieur aux ablutions et lustrations prescrites par la Loi pour la purification des souillures corporelles (Lévitique 15), le baptême de Jean n'en accordait pas pour autant la rémission des péchés -celle-ci ne devant être obtenue que par la Croix et le Sacrifice du Christ-; mais, con damnant leur conduite impie et leurs transgressions par le rappel de la proximité du Jugement divin, le plus grand parmi les enfants nés de la femme (Mat. 11:11) les amenait à la connaissance de leurs péchés, au désir du repentir et préparait les coeurs à rechercher Celui dont il avait été institué le Précurseur. «Moi je vous baptise dans l'eau, disait-il, en vue du repentir, mais Celui qui vient derrière moi est plus grand que moi et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales (c'est-à-dire d'expliquer le Mystère de l'union de la Divinité et de l'humanité); Lui va baptiser dans le Saint-Esprit et le feu» (Mat. 3:11-12; Luc 3:16; Marc 1:8).
25 Mars
En ce jour qui suit de peu l'équinoxe de printemps, alors que l'obscurité de la nuit, ayant atteint le terme de son extension, commence à céder la place à la lumière, l'Eglise célèbre la conception de Notre Seigneur Jésus-Christ et la descente, en ce monde obscurci par les ténèbres, du Soleil de Justice, qui a retourné le mouvement du temps et de l'histoire et, d'une descente vers la mort, en a fait une remontée vers le printemps définitif de l'éternité.
Racine et principe de toutes les autres fêtes du Seigneur, par lesquelles nous commémorons chaque année notre Rédemption, cette fête de l'Annonciation doit toujours être rigoureusement célébrée à la même date, car, selon une ancienne tradition, c'est au mois de mars que le monde fut créé par Dieu et c'est le 25 mars précisément qu'Adam, trompé par la promesse du serpent et voulant se faire dieu, transgressa le commandement divin et fut exilé du Paradis. Il convenait donc que la guérison de notre nature s'accomplisse, telle une seconde création, par les mêmes moyens et en ces mêmes jours qui ont été ceux de notre chute. Et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par la désobéissance d'Eve, au printemps du monde, il convenait qu'il en fût délivré au mois de mars par l'obéissance de la Vierge. Développant magnifiquement cette doctrine des correspondances dans l'Economie de la Rédemption, Saint Irénée de Lyon écrit à ce propos : « De même que celle-là (Eve) avait été séduite par le discours d'un ange, de manière à se soustraire à Dieu en transgressant sa parole, de même celle-ci (Marie) fût instruite de la bonne-nouvelle par le discours d'un Ange, de manière à porter Dieu en obéissant à sa parole ; et, de même que celle-là avait été séduite de manière à désobéir à Dieu, de même celle-ci se laissa persuader d'obéir à Dieu, afin que de la vierge Eve, la Vierge Marie devienne l'avocate : et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par une vierge, il en fut libéré par une vierge, la désobéissance d'une vierge ayant été contrebalancée par l'obéissance d'une vierge ».
28 Avri l2019, 19 Avril 2020, 2 Mai 2021
Cette fête, nous l'appelons «Pâque», ce qui en hébreux signifie «Passage», car c'est le jour où Dieu a fait sortir le monde du non-être au commencement ; le jour aussi où il arracha le peuple d'Israël aux mains de Pharaon, après lui avoir fait passer la mer Rouge ; le jour encore où, descendant du ciel, Il vint habiter le sein de la Vierge ; le jour donc où, L'ayant arraché aux geôles de 1'Hadès, Il fit monter vers le ciel le genre humain tout entier pour le rétablir dans sa première dignité, celle de l'incorruptible condition. Toutefois, en descendant aux Enfers, Il n'a pas ressuscité tout le monde, mais ceux qui choisirent de croire en Lui. Et les âmes de ceux qui depuis les siècles s'étaient sanctifiés, Il s'en empara de force et les libéra de l'Hadès, et à toutes Il donna de monter aux cieux. C'est pourquoi nous fêtons avec splendeur la Résurrection, avec une allégresse surnaturelle, en devenant nous-mêmes l'image de cette joie dont notre nature s'est enrichie par divine miséricorde. Et, afin de montrer aussi la cessation de l'hostilité, l'union avec Dieu et avec ses Anges, nous échangeons le baiser traditionnel.
Voici comment eut lieu la Résurrection du Seigneur : alors que les soldats gardaient le sépulcre, au milieu de la nuit se produisit un tremblement de terre. Car un Ange était descendu pour ôter la pierre du tombeau. Saisis d'effroi, les gardes s'enfuirent, ce qui permit aux Femmes d'y accéder, le soir du sabbat ou au milieu de la nuit. La Résurrection fut d'abord connue de la Mère de Dieu, qui avec Madeleine Se tenait devant le sépulcre, comme le dit Matthieu. Mais, pour que la Résurrection du Christ ne fût pas mise en doute, à cause de l'affinité avec Sa Mère, les Evangéliste disent : D'abord Il apparut à Marie Madeleine. C'est elle qui a vu lAnge sur la pierre et qui, s'étant avancée, aperçut les autres Anges qui se trouvaient à l'intérieur; et ils lui annoncèrent la Résurrection du Seigneur: «Il n'est plus ici, car Il est ressuscité, dirent-ils, voici le lieu où on L'avait déposé» Entendant cela, elle courut donc et s'en alla vers les plus fervents des Disciples, Pierre et Jean, leur annoncer la Résurrection. Alors qu'elle s'en retournait vers l'autre Marie, le Christ vint à leur rencontre et leur dit: «Réjouissez-vous !» Il convenait en effet que le genre féminin, qui le premier avait entendu: «Tu enfanteras dans les douleurs», fût aussi le premier à entendre l'annonce de la joie. Assujetties par l'affection, elles s'approchent donc du Christ et se prosternent jusqu'à toucher Ses pieds immaculés, désireuses d'une plus exacte perception. Puis les Apôtres furent au sépulcre : Jean se pencha seulement vers le sépulcre, puis il se retira ; Pierre entra et, regardant de plus près, il toucha le suaire et le linceul.
Au matin, Marie Madeleine retourna vers le sépulcre avec les autres femmes pour vérifier avec plus d'exactitude ce qu'elles avaient vu. Se tenant à l'extérieur, elle se lamentait ; puis, se penchant à l'intérieur, elle vit deux Anges, d'une éblouissante splendeur, qui la reprirent, lui disant: «Femme, pourquoi pleures-tu et qui cherches-tu? Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : Il n'est plus ici, Il est ressuscité !» Remplies de crainte, elles se levèrent aussitôt et aperçurent le Seigneur. C'est en se retournant que Madeleine vit le Christ debout : pensant que c'était le jardinier (car le tombeau se trouvait dans un jardin), elle dit: «Seigneur, si c'est toi qui L'as emporté, dis-moi où tu L'as mis, et j'irai Le prendre.» Tandis qu'à nouveau Madeleine s'inclinait vers les Anges, le Sauveur lui dit : «Marie !» Percevant alors la douce voix du Christ, qui lui était familière, elle voulut Le toucher, mais Il dit: «Laisse-Moi, car Je ne suis pas encore monté vers Mon Père, comme tu peux toi-même t'en rendre compte, puisque tu penses que Je suis encore un homme; va donc vers mes frères et dis-leur ce que tu as vu et entendu> Ce que fit Madeleine. De nouveau, à la pointe du jour, elle se rend au sépulcre avec les autres. Les compagnons de Jeanne et de Salomé arrivèrent au lever du soleil. A vrai dire, il y eut plusieurs venues de femmes au sépulcre, et parmi elles se trouva aussi la Mère de Dieu; car c'est elle que l'Evangile désigne comme Marie (mère) «de José», parce que ce José était fils de Joseph. On ignore à quelle heure le Seigneur est ressuscité: les uns disent que ce fut au premier chant du coq ; les autres, lors du tremblement de terre; et il y a encore d'autres avis.
Or, après ces événements, voici que des gardes allèrent annoncer aux grands prêtres ce qui était arrivé. Ceux-ci, leur ayant procuré de l'argent, les persuadèrent de publier que ses disciples, étant venus de nuit, l'avaient dérobé. Le soir de ce même jour, les disciples étaient réunis et les portes solidement fermées par crainte des Juifs. Le Christ Se présenta au milieu d'eux ; car Il était dans un corps incorruptible. Comme d'habitude, Il leur souhaita la «paix». A Sa vue, ils éprouvèrent une immense joie et, par Son souffle, ils accueillirent plus fermement en eux la force de l'Esprit très-saint.
6 Junie 2019, 28 Mai 2020, 210 Junie 2021
Lorsqu'avant Sa Passion le Sauveur se trouvait avec Ses disciples, Il leur annonça la venue de l'Esprit très Saint en disant: Il faut que Je M'en aille, car si Je ne M'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas! Et encore: Lorsqu'Il viendra, Il vous enseignera toute la vérité! C'est pourquoi, après Sa résurrection d'entre les morts, pendant quarante jours, Il se fit voir à eux, non pas constamment, mais de façon intermittente, mangeant et buvant avec eux, pour rendre plus certaine Sa résurrection. Finalement, après les avoir longuement entretenus sur le royaume de Dieu, Il leur demanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, rnais d'y rester pour attendre la venue de l'Esprit très-Saint: dans lequel ils devaient aussi être baptisés. Car jusqu'alors, ils n'avaient été baptisés que par Jean (même si plus tard Epiphane de Chypre a raconté que Jean le Théologien aurait baptisé la Mère de Dieu et que Pierre, à son tour, aurait baptisé les autres Apôtres). Il les prie donc de rester à Jérusalem, afin que ce soit là que soit d'abord effectuée la prédication de la Bonne Nouvelle, de peur que, s'ils partaient vers d'autres lieux, il ne fût trop facile de les diviser. Comme des soldats, il fallait qu'ils s'exercent aux armes de l'Esprit, afin de marcher au combat contre les ememis du Christ.
Lorsqu'arriva le moment de son ascension, Il les entraîna sur la montagne des Oliviers (appelée ainsi parce qu'elle est plantée de nombreux oliviers). Les ayant entretenus de ce qu'ils devaient prêcher à Son sujet jusqu'au bout de la terre et leur avoir parlé de Son royaume indissoluble, celui du siècle à venir, lorsqu'Il vit qu'ils allaient aussi L'interroger sur ce qu'il ne fallait pas, Il fit venir auprès d'eux, alors que Sa Mère immaculée était aussi présente en ce lieu, des Anges qui leur montrèrent Sa montée vers les cieux. A leur vue, Il fut ravi du milieu d'eux, s'élevant dans la nuée, qui le reçut. Ainsi escorté par les Anges, qui l'un à l'autre se disaient d'élever les portes des cieux et qui s'étonnaient de Sa chair rougie par le sang, Il monta et S'assit à la droite du Père, divinisant Sa chair et, j'ose dire, la rendant semblable à Dieu, de sorte que par elle nous avons été réconciliés, absous de l'antique inimitié. Quant aux Apôtres, des Anges ayant l'aspect d'hommes survinrent pour leur dire: Hommes de Galüée, pourquoi restez-vous dans l'étonnement, à regarder vers le ciel? Ce Jésus que vous avez vu comme Dieu dans la chair, Lui-même reviendra, et ce dans sa chair, non pas de la manière pauvre et modeste qu'Il avait auparavant, mais avec grande gloire, comme vous le voyez maintenant escorté par les Anges.
Alors les Apôtres, cessant de regarder, retournèrent de la montagne des Oliviers. Elle se trouve près de Jérusalern, à une distance de deux mille quarante pieds, le chemin qu'il est permis de faire un jour de sabbat. Et si la loi de Moïse permet de faire ce chemin un jour de sabbat, c'est parce que la tente du témoignage se trouvait à cette distance du camp des Hébreux. Car le sabbat, il était permis aux fidèles de s'y rendre, rnais ils ne pouvaient marcher au-delà, c'est pourquoi on appela cette distance: chemin de sabbat. De là, certains ont cru que l'Ascension du Christ avait eu lieu un jour de sabbat, ce qui jusque-là était impensable.
De retour, les Apôtres montèrent à la chambre haute, dans laquelle ils demeuraient, avec les fernmes myrophores et la Mère du Verbe, s'adonnant au jeûne, à la prière et l'oraison, et attendant la venue de l'Esprit très-Saint, comme ils en avaient reçu la promesse.
La Pentecôte ou la Descente du Saint-Esprit
16 Junie 2019, 7 Junie 2020
Cette fête aussi, nous l'avons héritée des Hébreux et de leurs livres. De même qu'ils célèbrent leur Pentecôte pour honorer le chiffre sept et parce que cinquante jours après la Pâque ils ont reçu la Loi, de même nous aussi, en fêtant les cinquante jours après la Pâque, nous recevons le très-Saint Esprit, qui donne la loi nouvelle, mène à l'entière vérité et accomplit la volonté de Dieu.
Il faut savoir que les anciens Hébreux avaient trois fêtes: la Pâque, la Pentecôte et la Scénopégie (fête des tabernacles). La Pâque, ils la faisaient en souvenir de la traversée de la mer Rouge. La Pâque signifie Passage. Une telle fête préfigurait la nôtre: le passage, la montée du ténébreux péché au Paradis.
La Pentecôte, ils la célébraient en souvenir de ce qu'ils avaient souffert dans le désert, se rappelant comment ils avaient été conduits, par de multiples épreuves, à la terre de la promesse, car c'est alors qu'ils avaient goûté les fruits, le froment et le vin. Elle montrait déjà le malheur de notre incrédulité et notre entrée dans l'Eglise: c'est alors que nous aussi, nous avons communié au corps et au sang du Maître. Les uns disent que pour cette raison la Pentecôte fut célébrée chez les Hébreux. Les autres disent que c'est en l'honneur des cinquante jours où Moïse a jeûné avant de recevoir la Loi écrite par Dieu. En ce cas, on fait aussi mémoire du sacrifice offert au veau d'or et des autres actions accomplies par Moïse lorsqu'il monta sur la montagne et qu'il en descendit. D'autres sont d'avis que la Pentecôte a été imaginée par les Hébreux en l'honneur du chiffre sept, comme il a été dit: car, multiplié par sept, il donne cinquante moins un. Cette cinquantaine ne se respecte pas seulement par rapport aux jours, mais encore aux années: de là est né chez eux le Jubilé, qui a lieu après sept fois sept ans. Alors, ils laissent la terre sans semences, ils accordent du repos aux animaux et ils obligent les acheteurs à libérer leurs esclaves.
La troisième fête, c'est la Scénopégie, fêtée après la récolte des fruits, c'est-à-dire cinq mois après la fête de Pâques. On la célèbre en souvenir du jour où Moïse planta pour la première fois la Tente qu'il avait contemplée dans la nuée sur le mont Sinaï et qui avait été fabriquée par l'architecte Béséléel. Eux aussi, ils font des tentes, des tabernacles, ils vivent dans les champs et, rendant grâces à Dieu, ils récoltent les fruits de leurs peines. C'est là également que David semble avoir écrit ses psaumes (8, 80, 83) sur «Les pressoirs» (la gitthienne).
Ce tabernacle est l'image de notre résurrection des morts, lorsqu'ayant détruit notre demeure corporelle et planté une habitation nouvelle, nous jouirons des fruits de nos peines, jubilant dans les demeures éternelles.
Il faut savoir que ce même jour, alors qu'on célébrait la Pentecôte, l'Esprit Saint descendit sur les Disciples. Puis il a semblé bon aux Saints Pères de diviser en deux cette fête, vu la grandeur de l'Esprit très-Saint et vivifiant, l'un de la sainte Trinité, principe de vie. Voici pourquoi nous aussi, nous parlerons demain de la descente de l'Esprit Saint.
6 Aout
Six jours après avoir déclaré à Ses disciples: « Il en est ici qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venu en puissance » (Mat. 16:28, Marc 9:l), Jésus prit avec lui Ses Disciples préférés: Pierre, Jacques et Jean; et les emmenant à l'écart, il monta sur une montagne élevée: le mont Thabor en Galilée, pour y prier. Il convenait en effet que ceux qui allaient assister à Son agonie à Gethsémani et qui seraient les témoins privilégiés de Sa Passion, fûssent préparés à cette épreuve par le spectacle de Sa gloire. Pierre, car il venait de confesser sa foi en Sa divinité; Jacques, car il fut le premier à mourir pour le Christ; et Jean qui témoigna de son expérience de la gloire divine en faisant retentir comme "fils de tonnerre", la théologie du Verbe venu dans la chair.
Il les fit monter sur la montagne, en signe de l'ascension spirituelle qui, de vertu en vertu, conduit à la charité, vertu suprême qui ouvre l'accès à la contemplation de Dieu. Cette ascension était en fait le résumé de toute la vie du Seigneur qui, revêtu de notre faiblesse, nous a frayé le chemin vers le Père, en nous enseignant que l'hésychia est la mère de la prière et que c'est la prière qui nous manifeste la gloire de Dieu.
« Et comme Il priait, soudain, l'aspect de Son visage devint autre, Il Se transfigura et brilla comme le soleil, tandis que Ses vêtements devinrent resplendissants, d'un blanc fulgurant, tel qu'aucun foulon sur la terre ne peut blanchir » (Marc 9:3). Le Verbe de Dieu incarné manifesta ainsi la splendeur naturelle de la gloire divine, qu'Il possédait en Lui-même et qu'Il avait gardée après Son Incarnation, mais qui restait cachée sous le voile de la chair. Dès le moment de Sa conception dans le sein de la Vierge, en effet, la divinité S'est unie sans confusion avec la nature de la chair, et la gloire divine est devenue, hypostatiquement, gloire du corps assumé. Ce que le Christ manifestait ainsi à Ses disciples au sommet de la montagne n'était donc pas un spectacle nouveau, mais la manifestation éclatante de la divinisation en Lui de la nature humaine — y compris le corps — et de son union avec la splendeur divine.